La Pythie de Delphes rendant oracle

"Connais toi, toi-même"

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Instruction morale du premier grade

"On a voulu vous enseigner par là que c’est dans le silence, la retraite et le calme des sens, que le Sage se dépouille des passions, des préjugés et qu’il fait des pas assurés dans le sentier de la vertu et de la vérité " 

Rituel de réception premier grade

"Frère Introducteur, puisqu'en quittant ses décorations profanes, notre nouveau Frère avait reconnu devant vous que la sagesse est la seule parure qui distingue vraiment les hommes, allez lui faire reprendre des vêtements qui, bien loin de servir à leur orgueil, ne devraient être pour eux que le signe de leur besoin."

Instruction en question réponse

D. "Qu'est-ce que la Franc -Maçonnerie ?"
R. "C'est une école de sagesse et de vertu qui conduit au Temple de la vérité, sous le voile des symboles, ceux qui l'aiment et qui la désirent." (...)

D. Quels sont ses fondements ?
R. Trois grandes colonnes, qui sont la Sagesse pour inventer (1), la Beauté pour orner et la Force pour exécuter

(1) il s'agit là de l'invention, résultat de la science du sage. Inventer représente parmi les trois fondements, l'aspect dynamique dans le temps.

Définition de la sagesse (discernement et juste milieu))

La sagesse (équivalent en grec de sophía) est un concept pour qualifier le comportement d'un individu, conforme à une morale, sachant discerner le bien du mal, et qui allie la conscience de soi avec la conscience  des autres, ainsi que la justice en s'appuyant sur un savoir raisonné et à propos (la science du sage).

Il y a dans la sagesse cette notion de juste milieu que l'on trouve dans la vertu de justice. Ce juste milieu se retrouve aussi dans les trois autres vertus cardinales. Voilà pourquoi, la vertu de justice est la première des vertus qui  gouverne toutes les autres.

Le contraire du sage est l'insensé que l'on verra apparaître au second grade dans une maxime.

"Connais-toi toi-même" (Conscience de soi et sagesse))

 La conscience intérieure serait l’instance de la vérité et donc de la décision. L'Esprit (1) se trouve à l'intérieur de l'homme lui même, sans "rivalité" externe ( le silence, la retraite et le calme des sens) . 

Le « Connais-toi toi-même » socratique (platonicien) assigne à l’homme le devoir de prendre conscience de sa propre mesure.

"Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers et les dieux. "

(1) avec une idée de l'esprit qui se rapproche du saint esprit de la théologie chrétienne et des évangiles.

Cette approche du "connais toi toi-même, indique que la sagesse est un travail sur soi. La sagesse serait donc pour employer une notion de management moderne le résultat d'un diagnostique interne permanent.  (Le diagnostique interne, forces/faiblesses, est souvent le plus difficile à effectuer, il est souvent le résultat d'un audit. Cependant c'est de sa qualité que dépend la réussite de toutes les stratégies externes, opportunités/menaces, en management.)

La sagesse ne serait-elle pas, la parfaite réussite du "moi" ou du "soi"? Elle ferait alors partie, de la construction du temple intérieur, et elle serait obtenue, allégoriquement, en dégrossissant la pierre brute par la pratique des vertus (école de sagesse et de vertu qui conduit au Temple de la vérité) ?. 

Ceci dit la réponse n'est pas simple. Ce qui est sagesse aux yeux des hommes, est folie aux yeux de Dieu, et ce qui est folie aux yeux des hommes, est sagesse aux yeux de Dieu. On doit ce qui ressemble à un oxymore à Paul de Tarse (2).

(2) il est probablement inspiré de la parabole de l'homme riche qui amasse toute sa récolte et qui prévoit d'agrandir son grenier et que Dieu rappelle à lui dans la nuit qui suit.  ( Luc, chapitre 12, versets 15 à 21 ) : « Puis il leur dit : Gardez-vous avec soin de toute avarice ; car la vie d'un homme ne dépend pas de ses biens, fût-il dans l'abondance. Et il leur dit cette parabole : Les terres d'un homme riche avaient beaucoup rapporté. Et il raisonnait en lui-même, disant : Que ferai-je ? car je n'ai pas de place pour serrer ma récolte. Voici, dit-il, ce que je ferai : j'abattrai mes greniers, j'en bâtirai de plus grands, j'y amasserai toute ma récolte et tous mes biens ; et je dirai à mon âme : Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années ; repose-toi, mange, bois, et réjouis-toi. Mais Dieu lui dit : Insensé! cette nuit même ton âme te sera redemandée; et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il ? Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n'est pas riche pour Dieu. »

Voir aussi:

VITRIOL une visite dans les autres rites maçonniques

Se connaître soi-même (France Culture)