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L'Alchimiste découvrant le phosphore de Joseph Wright, 1771.

Bien que ces sujets alchimistes puissent paraître éloignées du rite écossais rectifié, il est important de les connaître. Par delà cette remarque, les questions symboliques et philosophiques que soulève l'alchimie, rejoignent le corpus ésotérique de toute la franc-maçonnerie, tous rites confondus.  

La pierre philosophale (1) est symboliquement une substance alchimique. Les alchimistes attribuaient à la pierre philosophale trois propriétés essentielles : changer les métaux vils en métaux précieux, comme l'argent ou l'or; guérir les maladies ; prolonger la vie humaine au-delà de ses limites naturelles. On trouve des références à la pierre philosophale à partir des alchimistes gréco-égyptiens (aux environs de l'an -300).

il semblerait que les racines de la pierre philosophale en Occident plongent dans la philosophie grecque. Les alchimistes utilisèrent le concept de l"anima mundi" (2), et on retrouve des histoires de création de pierres philosophales dans le Timée de Platon. Selon Platon, les quatre éléments sont issus de la "materia prima" (3), associée au chaos principiel (4). Pour les alchimistes, la Prima Materia est le nom de la matière de départ pour la création de la pierre philosophale. Cette recherche qui est en réalité philosophique, a été récurrente dans l'histoire de l'alchimie. Au XVIII siècle,  « la matière première de la Pierre est la même que la première question de toutes choses (5) ». 

Pour Jung, la pierre philosophale est une métaphore culturelle de l'évolution psychique des êtres humains, dans une analogie où une force pousserait l'homme, du microcosme vers le macrocosme. A contrario pour certains philosophes, la pierre philosophale serait un obstacle méthodologique (6) à l'esprit scientifique, et par la suite, la science et la chimie ont dû se débarrasser du substantialisme (7), de l'animisme (8), et du subjectivisme (9) qui sont présents dans la recherche de la pierre philosophale. Au passage, signalons que cette démarche de rationalisation s'accompagne aussi d'une réduction au niveau du sens (10) 

Il semblerait que le symbole de la pierre philosophale soit un archétype, car on le retrouve dans les autres cultures, comme c'est le cas pour le Bouddhisme et l'Hindouisme. L'équivalent de la pierre philosophale dans le bouddhisme et l'hindouisme est le chintamani (11). Il est détenu par les bodhisattvas (12). En élargissant et en revenant à l'époque actuelle, la civilisation occidentale aurait-elle trouvé un succédané de la pierre philosophale? 

(1) en latin : lapis philosophorum

(2) anima mundi c'est à dire l'âme du monde

(3) matière première

(4) avec les éléments des connaissances actuelles, les moments qui ont suivi le Big band.

(5) c'est une analogie pour changer de niveau de sens de la question

(6) le mot savant serait épistémologique. l'épistémologie est la partie de la philosophie qui étudie l’histoire, les méthodes, les principes des sciences.

(7) le substantialisme est une doctrine qui donne une existence substantielle aux idées générales et qui reconnait l'espace comme une substance matérielle 

(8) l'animisme est une croyance qui attribue une âme aux choses, aux animaux

(9) le subjectivisme est une tendance philosophique qui consiste à ramener tout jugement de valeur ou de réalité à des actes ou des états de conscience individuels

(10) Cette remarque est importante sur les mécanismes profonds du sens et des symboles. 

(11) le chintamani est mot qui vient du sanskrit « mental » et « joyau ». Il désigne une pierre précieuse accomplissant les souhaits dans les traditions hindoue et bouddhiste.

(12)) de sattva « être », bodhi « éveil », bodhisattvas est un terme sanskrit qui désigne dans le bouddhisme, un bouddha avant que celui-ci ait atteint l'éveil. Il désigne aussi celui qui a formé le vœu de suivre le chemin indiqué par le Bouddha.

diverses extraits encyclopédiques 

dont Wikipédia

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